dimanche 14 novembre 2010

La lettre à l'inconnue de L'Île-Bizard ou Comment je déniche mes inconnues

Bon, ça y'est.  J'ai décidé de livrer ici mes petits secrets. Ce matin, quelques heures avant d'aller rencontrer Dany Laferrière, l'écrivain qui n'écrit que pour moi, zazA (voir photo), j'ai décidé de contrer le blues du refus de l'institution par a) une soupe de courges (adhoc) b) en chinant ma 4e inconnue. La soupe de courge musquée à la pomme et à la coriandre figure en bonne place dans ma page socialisante (FB). Quant à ma recette de dénichage d'inconnues, voici. Comme c'est un long processus, qui mélange une part de coïncidences, une part de crème de jugeotte, une part de choix sélectif hasardeux, je vais tenter d'en faire, ici, un relevé le plus fidèle possible. Ce carnet me sert de mémoire. Il s'agit de garder la trace des mouvements que fait ma caboche au moment de créer. Or, je dois saisir la chose et me connaissant (ça part dans tous les sens, en même temps et sans crier gare, pourtant je suis le chef...) je dois me mettre sous surveillance accrue. Voici.
De un, j'ai tergiversé.... "Alors cette fois-ci, Belette, tu t'adresses au lointain ou au proche?" Quelques minutes à peine m'ont suffit pour décider du proche. Après trois lettres envoyées au loin, j'avais envie de faire coïncider le proche avec le proche et de me faire aller le coco chaque fois que je marcherais dans Montréal ("Et si c'était elle... cette femme qui rit là-bas avec ses copines?"). J'ai alors pris mon propre code postal dans la recherche avancée de Postes Tagada. J'ai fait le tour de l'alphabet pour le Prénom commence par a, commence par b... et ainsi de suite. Évidemment, j'ai trouvé des voisines très voisines. Je me suis dit que c'était vraiment trop. Il aurait fallu que j'en trouve une dont le numéro était impair (le mien étant pair), histoire de mettre un peu, un tout petit peu, de frontière entre nous, un filet de goudron au moins... mais non, pas de prénom féminin sur le coté impair de mon carré de rues.
C'est alors que m'est revenu mon goût pour la présence de l'eau, d'un lac, du fleuve surtout. J'ai donc pris le moteur de recherche Google-est-mon-ami. J'ai rentré Montréal, berges. Ensuite, j'ai dû choisir entre quartier défavorisé, quartier fricos. Contre toute attente, j'ai choisi Fricos. C'est surtout que le nom de L'Île-Bizard (sur laquelle je me suis déjà promenée) m'a fait de l'oeil. Bizard, vous avez dit... Bizard, tiens comme c'est bizard mon cher cousin (détournement de réplique). Après ça, j'ai cherché le site de la mairie d'arrondissement, section Nous joindre. Je pique le code postal et dans la recherche avancée je me tape toutes les lettres de l'alphabet dans la zone Prénom. Pour me rendre compte que la mairie est située sur Ste-Geneviève, c'est-à-dire la rive en face de l'Ïle-Bizard. Je retourne au site de la mairie. Je cherche la carte de l'arrondissement. Je zoome sur les rues de l'Île Bizard. Je note le nom de quelques artères qui me semblent principales.
Par Google-Map, autre copain, je zoome sur les bouts de quartiers pour m'assurer que le fleuve n'est pas loin. Les deux premières tentatives n'ont rien donné. Je tombe sur l'adresse du CLSC, un centre d'hébergement, un truc du genre. Je me suis dit que ça devait sûrement être un peu plus populeux (L'Île n'a pas une grande densité d'habitants au km2). Bref, je repère le code postal du centre en question. Et rebelotte, la lettre a... de Postes Tagada et là c'est le gros bingo. Trois femmes. Toutes à la même adresse. Alors là, je me dit, bon, qu'est-ce que c'est que cette histoire...
Comme Postes Tagada te donne un petit plan de quartier à droite avec l'option vue aérienne façon Big Brother Sister.... je me rend compte que c'est tout un grand bâtiment, pas loin du fleuve.
J'insère ici la vue "Bird's eye"... eh eh... C'est le centre d'hébergement. Moi, qui pensait fricos (en faisant une moue intérieure), je suis vernie. Alors... Alice, Agnès ou Thérèse?
Vous le saurez prochainement en suivant mes folles aventures épistolières... mais moi, j'ai déjà choisi.
J'espère seulement qu'il n'y a pas de numéro d'appartement et que le courrier ne me reviendrait pas... Ce sont là, les risques de mon métier d'écriture. Et comme le dit si bien Dany, "J'écris, et si vous aimez ce que j'ai écrit, j'apparais" C'est exactement ce que je veux faire, écrire pour apparaître.
Alors... Alice, Agnès ou Thérèse...?

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