lundi 22 novembre 2010

Quand l'oiseau est couturier, les enveloppes se volatisent

En Namibie, au Cap, Au Kenya, près du Kilimandjaro, l'extraordinaire Oiseau Tisserand (Philetiarus socius) qui est un genre de pinson, suspend ses nids de paille aux branches des arbres.  Il tisse minutieusement son habitat. De tous les oiseaux, il est le plus rafiné. À part l'homme, il est le seul animal à sang chaud à savoir tisser. Avec une patience lémurienne, dans un ballet époustoufflant de battement d'ailes et de cliquetis de coups de bec, il ravaude son nid. Le moineau tisserand d'Afrique tisse son nid d'appartements-maison dans lesquels on trouve 100 à 300 chambres de formes sphériques par en-dedans, chambres-flacons que Louise Bourgeois adorerait certainement. Le tisserand est le plus sociable des oiseaux. Ils construisent en gang pour mieux se protéger des prédateurs.
Ce n'est pas de ma faute, je suis née comme ça.
Ce sont les mâles qui construisent les nids, mais ceux-ci sont des leures pour attirer sa dulcinée. De l'excellence de son tissage dépend son succès auprès de sa comparse. Lorsqu'il tisse, l'oiseau tisserand est pris d'une joie épormyable. Même qu'il bombe le torse à la fin, fier du travail accompli. Tout à son bonheur de coudre sa vie future, il ne sait pas ce qui l'attend.
En effet, Dame Tisserand fait le tour du propriétaire et inspecte la finition, l'état de l'arbre, la qualité des matériaux, leur résistance... "Oh mais il y a trop de vent", semble-t-elle dire encore... Sa tâche à elle est d'être difficile. Les oiseaux tisserand s'établissent de préférence près de l'eau (!) car il s'y trouvent toutes sortes de matériaux pour le tissage de leur nid.
"Vous voyez la beauté de l'ordinaire. Conservez ce talent."
Bon, finalement je n'y tenais plus. J'y ai consacré deux petites heures supplémentaires. L'idée du sac contenant les trois graines de poivres roses ne me satisfaisait pas entièrement. Comme j'aime les phrases que l'on trouve dans les biscuits chinois, j'ai commencé par faire un premier tri de ma collec', puis un sous tri, ect... Ensuite, l'association graine et petit pois (motif que j'affectionne tout particulièrement) s'est faite en un clin d'oeil.
Occupée en ce moment à rédiger ce billet, je m'aperçois, Ô drôle de coïncidence et méandre de l'inconscient, que cette lettre pour Marlène partira pour... l'ïle d'Anticosti. Lieu sauvage par excellence, la nature y est somptueuse, rebelle, folle. Enfin, dans mon imaginaire elle est comme ça. Lequel n'est jamais si loin d'une réalité. Que ce doit être beau, le passage des oiseaux sur l'ïle d'Anticosti...
Ainsi donc la confection de cette prochaine lettre aura pris un temps fou, un temps d'oiseau. Il va falloir maintenant que je prenne un morceau de ma vie pour le coudre-rédiger. Puis penser à l'enveloppe. Au rythme de la confection de cet envoi, j'aurais terminé la lettre pour Marlène d'ici la fin de semaine prochaine!
Ensuite, oh ensuite, il s'agit décrire vers l'Île-Bizard. Alors, au fait.... vous qui me suivez....qui de Alice, Agnès ou Thérèse ai-je choisi pour mon prochain envoi? Suspens... quand tu nous tiens...

Écrire est un jeu d'adresse

2 commentaires:

  1. Pourquoi ne pas écrire aux 3?! et puis elles pourront elles aussi s'inventer une histoire et construirent ce personnage que tu es par les petites tranches de ta vie qu'elle auront chacune reçue de toi. J'attends désespérément la suite.

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  2. Ma chère Patsy, tu as gagné : en effet, c'est bel et bien aux trois que je vais écrire. À chacune, je destine une tranche différente de ma vie!
    Comme tu es perspicace!! ;-) Évidemment, tu t'en doutes, je pensais très fort à toi et à notre chère Louise....

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