lundi 8 novembre 2010

Au début était une... révolution.

Aujourd'hui je commence un truc.
J'écris à des inconnus, choisis plus ou moins au hasard. J'ai dans l'idée, en commençant, que mes destinataires seront des femmes. Ensuite, je choisis des endroits soit parce qu'ils sont attirants et lointain, soit parce qu'ils sont proches, très proches. Dans tous les cas, cela va susciter du désir.

Dans le cas du lointain, le désir de voir, l'endroit ou la personne, le mien de désir, mais aussi le désir que l'autre peut avoir pour ce que je représente de lointain pour elle. Dans le cas du proche, le titillement de se dire que l'on s'est peut-être déjà croisé ou qu'on se croisera potentiellement, c'est tout de même une confrontation avec l'inconnu et le proche en même temps. Je veux écrire à chaque lettre, un fragment de mon réel. Un morceau de journal envoyé en lettre vers l'inconnue choisie. J'ai choisis ma première correspondante d'abord par la ville : Les Boules (Métis-sur-Mer). Je fantasme sur ce village depuis plusieurs années. Plus ou moins au hasard j'ai trouvé un code postal (en cherchant une caisse pop dans cette ville.) Puis, par un système de recherche avancée et spécifique, j'ai entré ledit code postal avec un prénom : Isabelle. J'ai trouvé Isabelle B.

Il se trouve qu'elle habite sur une route au bord de mer. Ce doit être assez épormyable. Je me suis dit qu'une femme apparaissant dans l'annuaire à son nom était peut-être cheffe de famille, seule, séparée... faudra voir, mais c'est intéressant. Ce matin, vers 5h j'ai fait une ballade et des choses me sont venues que je vais adresser à cette Isabelle Révolution.

Je pense m'arrêter à 100 lettres. Faudra voir. Je ne sais pas oû je vais avec ça, mais j'y vais. Je vais garder des traces de tous mes envois, de la composition de la lettre écrite à la main, en passant par la composition de l'enveloppe et du timbre choisi et l'agencement esthétique de l'envoi avec l'adresse et l'oblitération avec une flamme philatélique. Je ne me suis pas encore fixée de rythme car je sais par expérience que tout le processus pour une seule lettre peut me prendre toute une journée. Ce serait comme une trêve de 100 jours, du temps volé au temps. Ça me fait quelque chose d'y penser, de penser à cette Isabelle qui ne sait encore rien et dont je commence à imaginer l'existence. J'ai une lettre en préparation pour Dany Laferrière mais c'est autre chose.

zazA dextÉpistol

4 commentaires:

  1. Dimanche 7 nov. 1h06. Ça y'est c'est parti. C'est Georges, du bureau de Delphi Variété qui a officié pour l'oblitération. La lettre est dans un tiroir. Demain matin le facteur viendra lever le courrier. Moi je vais passer ma journée et la suivante à Montréal. Ma destinataire, elle, sera sans doute dans son coin de pays (assez chouette d'ailleurs). Entre les deux, une chose en mouvement que j'aurais lancé.

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  2. Ah, en voilà une idée qu'elle est jolie

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  3. Il n'y a que toi Isabelle pour trouver des idées géniales comme cela.

    Longue vie à ton projet!

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  4. Christine Rahilly26 novembre 2010 à 11:31

    Quelle belle idée tu as eue là, Isa !

    Repasser par la plume et les enveloppes, envoyer un message de fraternité sans-crier-gare aux quatre coins du Québec, renouer avec la vieille formule de la lettre que le facteur délivre... Cela fait du bien de savoir qu'une humaine y aie pensé. Je dis longue vie à ton blog et j'y souscris dès que je trouve une photo.

    Un plein de mon affection en attendant.

    Christine

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