Mon real par la poste / My réel by post
Ce projet est né de ma caboche, de mon désir d'envoyer des lettres, de mon goût prononcé pour l'inconnu. Un beau matin, j'ai décidé d'écrire à 100 inconnues. proches ou lointaines, je leur adresse un fragment de ma vie quotidienne.
vendredi 24 décembre 2010
mercredi 22 décembre 2010
Lettre à Grand-Mère (une histoire brodée de toutes pièces)
L'inconnue de Grand-Mère habite près de la rivière St-Maurice |
samedi 11 décembre 2010
Alice, Thérèse et Agnès
Bizard, vous avez dit Île-Bizard, tiens comme c'est Isabelle_Bizarre...
Des petits graviers partout dans les rues et moi qui continue mes envois.
Alice, Thérèse et Agnès, habitent dans un centre d'hébergement situé près du pont qui relie l'île Bizard à l'Île de Montréal. Comment je le sais? GoogleMap, évidemment!
J'écris et je me fous dans l'écriture. Et si ce que j'écris plait, alors je surgis, là, sous des yeux. J'ai les bras tendus.
Toute la série d'images :
http://monrealparlaposte.blogspot.com/p/en-images.html
zazA
samedi 27 novembre 2010
L'île réelle, l'île rêvée. De Montréal à Anticosti...
Anticosti, l''île rêvée. |
Et un peu à la manière de Dany Laferrière, je dirais qu'il y a l'île réelle et l'île rêvée. Il y a l'île de Montréal et il y a l'île d'Anticosti.
Il fait présence, ce Dany, quand même, hein?! C'est fou, cette puissance d'évocation...?
Écrire c'est surgir doucement.
Je dédie ce billet à Antoine, libraire formidouble |
J'ai donc, écrit à Marlène-de-l'île-d'Anticosti comme je revenais du Kouign-Aman. C'est drôle comme être exposée en vitrine peut me faire sortir de mes gonds d'écriture. Je ne sais pas à quoi ça tient. Être en vitrine, voir les gens passer dans la rue, le doux brouhaha de l'échoppe en arrière qui vous fabrique des croissants à faire saliver tout un régiment enrégimé, lire un bon livre devant un grand café au lait, discuter de la saison de hockey avec le premier voisin venu, échanger deux mots avec Keeth sur les vieux tubes français de France qu'il fredonne toujours... Va savoir à quoi ça tient. Je n'en sais foutre rien. Ça arrive. Je m'attable devant les vitres du café vers les 7 heures du matin et vling, comme une éruption (mot proche d'un autre, notez bien) ça me vient, ça me pousse dans l'avant bras. Il faut alors que je quitte. C'est plus fort que moi. Je fonce, même, car j'ai des phrases qui me viennent par grappes. Alors je me les ressasse à grandes enjambées jusqu'au coin de ma rue. Je grimpe quatre à quatre les escaliers et je me jette sur la table en bois avec tout mon attirail.
J'arrange mon matériel. Je le dispose. Et en le disposant, les choses se placent tranquillement. Le choix du papier. Sortir l'encre bleue pétant. Bleue comme l'eau qui entoure l'île. Qu'elle soit réelle, qu'elle soit rêvée. Et je me dit Anticosti, comme on crie Terre, Terre, capitaine ô mon capitaine! Alors le poignet régurgite les phrases ressassées. Parfois le poignet dérape sous le coup de l'impulsion. Capitaine Crochet fait des pâtés. Scrouiccchhhh... une feuille... Scrouiccchhhh... une autre. Mais là, non. D'une traite, la feuille de papier zaponnais.
Et là, maintenant, qu'elle est écrite, l'idée du voyage qu'elle va faire. Des mains multiples qui vont la jauger. Va-t-elle se faire refuser le passage parce qu'elle ne respecte pas les normes? Ca m'est déjà arrivé de devoir argumenter avec le Maître-Poste qui voulait, tenez-vous bien, décoller mon timbre afin de le placer à l'endroit désigné par le code des postes!! Groumpff...
J'imagine les envolées d'Oiseaux, le vent sur la grêve qui balaie le sable ou les galets, les longues herbes d'été au-delà des dunes, le cri d'un animal inconnu qui appelle sa dulciné, les lueurs du Port Menier qui scintille au loin quand on est "en mer"... en mer... Écrire cette lettre me transporte. Toutes acceptions du terme confondues. J'ai des transports, comme des élans. Je me sens ici et en même temps ailleurs. Je suis dans l'entre-deux. Entre réel et rêve, au-dessus de la page qui était vide tout à l'heure. Une lettre bleu-de-mer comme un boeing dans le tourbillon de nos vies.lundi 22 novembre 2010
Quand l'oiseau est couturier, les enveloppes se volatisent
En Namibie, au Cap, Au Kenya, près du Kilimandjaro, l'extraordinaire Oiseau Tisserand (Philetiarus socius) qui est un genre de pinson, suspend ses nids de paille aux branches des arbres. Il tisse minutieusement son habitat. De tous les oiseaux, il est le plus rafiné. À part l'homme, il est le seul animal à sang chaud à savoir tisser. Avec une patience lémurienne, dans un ballet époustoufflant de battement d'ailes et de cliquetis de coups de bec, il ravaude son nid. Le moineau tisserand d'Afrique tisse son nid d'appartements-maison dans lesquels on trouve 100 à 300 chambres de formes sphériques par en-dedans, chambres-flacons que Louise Bourgeois adorerait certainement. Le tisserand est le plus sociable des oiseaux. Ils construisent en gang pour mieux se protéger des prédateurs.
Ce sont les mâles qui construisent les nids, mais ceux-ci sont des leures pour attirer sa dulcinée. De l'excellence de son tissage dépend son succès auprès de sa comparse. Lorsqu'il tisse, l'oiseau tisserand est pris d'une joie épormyable. Même qu'il bombe le torse à la fin, fier du travail accompli. Tout à son bonheur de coudre sa vie future, il ne sait pas ce qui l'attend.
En effet, Dame Tisserand fait le tour du propriétaire et inspecte la finition, l'état de l'arbre, la qualité des matériaux, leur résistance... "Oh mais il y a trop de vent", semble-t-elle dire encore... Sa tâche à elle est d'être difficile. Les oiseaux tisserand s'établissent de préférence près de l'eau (!) car il s'y trouvent toutes sortes de matériaux pour le tissage de leur nid.
Bon, finalement je n'y tenais plus. J'y ai consacré deux petites heures supplémentaires. L'idée du sac contenant les trois graines de poivres roses ne me satisfaisait pas entièrement. Comme j'aime les phrases que l'on trouve dans les biscuits chinois, j'ai commencé par faire un premier tri de ma collec', puis un sous tri, ect... Ensuite, l'association graine et petit pois (motif que j'affectionne tout particulièrement) s'est faite en un clin d'oeil.
Occupée en ce moment à rédiger ce billet, je m'aperçois, Ô drôle de coïncidence et méandre de l'inconscient, que cette lettre pour Marlène partira pour... l'ïle d'Anticosti. Lieu sauvage par excellence, la nature y est somptueuse, rebelle, folle. Enfin, dans mon imaginaire elle est comme ça. Lequel n'est jamais si loin d'une réalité. Que ce doit être beau, le passage des oiseaux sur l'ïle d'Anticosti...
Ainsi donc la confection de cette prochaine lettre aura pris un temps fou, un temps d'oiseau. Il va falloir maintenant que je prenne un morceau de ma vie pour le coudre-rédiger. Puis penser à l'enveloppe. Au rythme de la confection de cet envoi, j'aurais terminé la lettre pour Marlène d'ici la fin de semaine prochaine!
Ensuite, oh ensuite, il s'agit décrire vers l'Île-Bizard. Alors, au fait.... vous qui me suivez....qui de Alice, Agnès ou Thérèse ai-je choisi pour mon prochain envoi? Suspens... quand tu nous tiens...
Écrire est un jeu d'adresse
Ce n'est pas de ma faute, je suis née comme ça. |
En effet, Dame Tisserand fait le tour du propriétaire et inspecte la finition, l'état de l'arbre, la qualité des matériaux, leur résistance... "Oh mais il y a trop de vent", semble-t-elle dire encore... Sa tâche à elle est d'être difficile. Les oiseaux tisserand s'établissent de préférence près de l'eau (!) car il s'y trouvent toutes sortes de matériaux pour le tissage de leur nid.
"Vous voyez la beauté de l'ordinaire. Conservez ce talent." |
Occupée en ce moment à rédiger ce billet, je m'aperçois, Ô drôle de coïncidence et méandre de l'inconscient, que cette lettre pour Marlène partira pour... l'ïle d'Anticosti. Lieu sauvage par excellence, la nature y est somptueuse, rebelle, folle. Enfin, dans mon imaginaire elle est comme ça. Lequel n'est jamais si loin d'une réalité. Que ce doit être beau, le passage des oiseaux sur l'ïle d'Anticosti...
Ainsi donc la confection de cette prochaine lettre aura pris un temps fou, un temps d'oiseau. Il va falloir maintenant que je prenne un morceau de ma vie pour le coudre-rédiger. Puis penser à l'enveloppe. Au rythme de la confection de cet envoi, j'aurais terminé la lettre pour Marlène d'ici la fin de semaine prochaine!
Ensuite, oh ensuite, il s'agit décrire vers l'Île-Bizard. Alors, au fait.... vous qui me suivez....qui de Alice, Agnès ou Thérèse ai-je choisi pour mon prochain envoi? Suspens... quand tu nous tiens...
Écrire est un jeu d'adresse
dimanche 21 novembre 2010
Rrose Sémavy
Désormais des graines de poivre rose signeront mes envois. |
Enfin.... Au terme de trois bonnes heures d'écriture, j'ai fermé ma boutique Universitante et voilà... je me suis attablée avec tout mon attirail postal, un grain de folie en tête. L'idée de Patsy faisait son chemin... Comme on peut le voir, j'ai pris quelques clichés après un élan couturier digne de ma grand-mère Marguerite. Une fois devant la lucarne et devant le titre à inscrire, je pensais... Rose... Rose... Rrrrose et à la vie qui va. C'est ainsi que Duchamp me fit signe (cf. Duchamp du signe, pour ceux que ça intéresse). Et puisque c'est de ma vie, dont il s'agit... Rrose Sémavy. Il ne manquerait plus que j'écoute Bireli Lagrene, mais là, j'ai peur d'en perdre quelques-uns dans les méandres de mon pauvre esprit encombré et cahotique (un petit camion avec des hommes en blouse blanche m'attendrait-il en bas que je n'en serait pas surprise).
Un petit Merlot! |
Zed
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